PERSONNAGES DANS L’HISTOIRE DE LA SLOVAQUIE : - SAMO 623 - 658 - PRINCE PRIBINA 790 – 861 - MOJMIR 822 - LE ROI RASTIC 846 – 870 - LE ROI SLAVOMIR 870 – 871 - LE ROI SVATOPLUK 871 - 894 - DEPUIS QUELLE EPOQUE SOMMES NOUS SLOVAQUES ? - ORIGINES DE LA CROIX DE LA GRANDE MORAVIE
LA RUTHENIE, UNE ANCIENNE PROVINCE SLOVAQUE (Par Irène et Henri BOQUET, membres de l’Association Amitié Franco-Slovaque) La RUTHENIE SUBCARPATIQUE appartenait à la SLOVAQUIE, dont elle prolongeait le territoire vers le sud-Est. Ce territoire débutait à PREŠOV et pénétrait profondément dans l’actuelle République d’UKRAINE. Ses villes principales étaient : PREŠOV, KOŠICE, UJHOROD, MUKATCHEVO, BEREGSASY et HUSTE. Elle a appartenu à la Tchéco-Slovaquie jusqu’en 1938. En 1939, après les « Accords de Munich » et « l’ Arbitrage de Vienne », elle fut annexée par le Magyarorszag fasciste de Horthy. Elle était peuplée de 600 000 habitants appelés Ruthènes, de confession orthodoxe Uniate et gréco-catholique. Son chef-lieu était UJHOROD (aujourd’hui Ukraine; son appellation magyare est Ungvar ). A la fin de la seconde guerre mondiale, elle fut d’abord restituée à la Tchéco-Slovaquie. Depuis 1945, comme celle-ci dut céder une grande partie de son territoire à l’U.R.S.S, la Ruthénie fut rattachée à l’Ukraine. La partie de territoire ruthène appartenant encore à la Slovaquie s’étend de Prešov à la frontière slovaco-ukrainienne ( la riviere Uh). 20 000 Ruthènes environ vivent dans le Nord-Est de la Slovaquie, principalement aux alentours de PREŠOV, BARDEJOV, SVIDNIK, MEDZILABORCE, HUMENNE. Ils jouissent des mêmes droits que les autres minorités du pays. PREŠOV est leur centre culturel et religieux. Orthodoxes de confession Uniate, les Ruthènes y ont leur évêque dont la cathédrale Saint Jean-Baptiste est le témoignage. Ils y ont aussi un Théâtre (d‘Alexandre Duchnovic) et un grand ensemble folklorique « PULS « . Arrivés au XI-ème siècle d’Ukraine et de Russie, bergers ou paysans pour la plupart, ils se sont progressivement assimilés à la vie locale, surtout à partir du XIX-ème siècle, lorsqu’ils ont commencé à habiter dans les agglomérations urbaines. Au début du XX-ème siècle, les Ruthènes ont émigré par milliers aux Etats-Unis, au Canada et en Argentine, en raison des difficultés économiques et de la magyarisation qui pesaient sur leur communauté au sein de l‘Autriche-Hongrie. L’un des célèbres fils d’immigrés est Andy WARHOL ( Andrzej Warchola ), un des fondateurs du POP-ART dont il est l’un des représentants les plus significatifs. Il est né en 1928 aux Etats-Unis de parents émigrés du village Slovaque de Mikova, près de MEDZILABORCE, une région où vivent des nombreux Ruthènes. Il est mort en 1987 à NEW-YORK A MEDZILABORCE (6400 habitants), un musée d’Art Moderne ( MUZEUM MODERNEHO UMENIA RODINY WARCHOLOVCOV) lui est consacré et on peut y admirer une vingtaine de ses œuvres. A PARIS , l’exposition « Le Grand Monde d’Andy Warhol » a été inaugurée le 19 Mars 2009 et l’on y a remarqué entre autres, Bernadette CHIRAC, Farah PAHLAVI, ex-impératrice d’Iran, qui s’est longuement attardée devant son portrait et celui du Shah réalisés par l’artiste et le couturier Karl LAGERFELD. Selon des sources officielles, 4.1% des Slovaques sont de confession gréco-catholique et habitent à l’Est du pays. Il existe aussi une minorité d’Orthodoxes de confession Uniate originaires d’Ukraine et de Ruthénie. Leurs merveilleuses églises en bois dont une douzaine reconnues par UNESCO comme Patrimoine de l’Humanite, perdues dans la campagne, sont un signe de leur présence. Comme nous venons de l’évoquer, l’histoire de la Ruthénie fut très mouvementée au cours des siècles. Mais ce n’est pas tout, la région fut en 1944 le théâtre des combats acharnés et sanglants qui opposèrent des bataillons de l’armée soviétique et tchéco-slovaque aux forces de l’Allemagne hitlérienne. Les combats prirent une dimension particulièrement inimaginable dans « la Vallée de la Mort » ( « Udolie smrti » ) à quelques kilomètres au Nord-Est de Svidnik. Lorsqu’aujourd’hui on parcourt cette verdoyante région montagneuse, si calme et si belle, on a du mal à réaliser qu’il y a un peu plus de 60 ans, c’était là l’enfer ! Mais de nombreux vestiges, chars, avions, artilleries diverses et de nombreux monuments commémoratifs sont là pour en témoigner. A l’entrée du village de Kaplsova, une magnifique madone bleu semble prier pour cette région où tant des combattants ont trouvé la mort. suite SPRAVODAJ N°54
DANIEL CARLETON GAJDUŠEK : UN PRIX NOBEL D'ORIGINE SLOVAQUE nous a quittés En décembre 2008, à l’âge de 85 ans, est décédé un important savant de renommée mondiale d’origine slovaque, Daniel C. Gajdušek. Découverte de virus lents lui a valu le Prix Nobel de Physiologie et de Médecine en 1976, la plus haute récompense qu’un savant peut obtenir. Il était né en 1923 dans la petite ville de Yonkers dans l’état de New- York (Etats-Unis). Son père, Slovaque d’origine,venait de la petite ville balnéaire de Smrdáky et sa mère était originaire de Debreczen. Il a fait ses études de Médecine à la prestigieuse Université de Harvard. Dès l’année 1958, il a travaillé à l’Institut National de la Santé de Bethesda, dans le laboratoire le plus renommé de la recherche sur les virus et le cancer. suite SPRAVODAJ N°54
Personnages l’origine slovaque (politiciens, créateurs) Alexandre Dubček - politicien IGNÁC BIZMAYER - art – céramique Les statues de Štefánik cliquez ici Matej BEL -pasteur protestant, un historien František Xaver Zach, astronome - mathématicien. Vojtech ALEXANDER - MEDECIN ET PHYSICIEN
ĽUDOVIT ŠTÚR ET LA LANGUE SLOVAQUE 28/10/1815 -12/01/1856 Nous parlerons ici de la « Hongrie historique » : cette précision est indispensable puisque le nom de ce grand pays disparu en 1918, « HUNGARIA » en latin ou « Hongrie » en français, a été attribué en 1920 par le « Traité de Trianon » à un des nouveaux petits pays-successeurs, appelé « Magyarorszag » situé en Basse-Hongrie. Dans la Hongrie historique, donc, le latin maintint sa position dominante dans l’administration et dans la culture. L’impératrice Marie-Thérèse et surtout son fils, Joseph II, s’efforcèrent de cimenter la monarchie de Habsbourg (l’empire auquel appartenait le royaume de Hongrie depuis sa défaite militaire en 1526 par les Turcs) en y imposant la langue allemande, tandis que l’aristocratie magyare de Hongrie opposait sa langue magyare (turcophone, unique et isolée en Europe centrale !!) à l’allemand (indo-européen, comme 5 des 6 langues hongroises). Remarquons que le royaume de Hongrie était pluriethnique sans qu’aucune de ses six ethnies (Slovaques, Magyars, Allemands, Roumains, Croates et Ruthènes) ne soit majoritaire. Parmi les six langues hongroises, aucune n’avait à être élevée au titre de « la langue hongroise » !!! Cette expression, utilisée en France même par les gens instruits pour désigner le magyar turcophone, est aberrante et blessante pour les Hongrois indo-européens majoritaires !!! Le rêve persistant grand-magyar depuis le 19°siècle est d’établir l’équation Hungaria = Magyarorszag, condamnée par les Slovaques, autochtones de la Haute-Hongrie, comme une inéquation et une confusion prétentieuse ! En 1787 Anton Bernolák, prêtre catholique et philologue à Trnava, ville universitaire située en Haute-Hongrie (la Slovaquie d’aujourd’hui), codifie la première forme littéraire de la langue slovaque en prenant pour base le dialecte de la Slovaquie occidentale où il naquit. La langue élaborée par Anton Bernolák est alors acceptée par les Slovaques catholiques tandis les Slovaques protestants s’en tiennent au Tchèque biblique (dit « de Kralice »), archaïque, utilisé alors exclusivement comme langue liturgique. C’est à Trnava (« la Rome slovaque ») que le mouvement culturel et national slovaque, qui commençait à émerger, prit une dimension particulière. C’est dans cette ville historique, ecclésiastique et universitaire, où il fit ses études supérieures, qu’Anton Bernolák fut le premier à codifier la langue slovaque. En 1792 il fonda la « Fraternité Instruite Slovaque » (« Slovenské Učené Tovarišstvo »), organisation culturelle qui joua un rôle capital dans la prise de conscience de l’identité nationale slovaque. Les militants étaient alors au nombre de cinq cents environ, parmi lesquels la plupart des prêtres catholiques. La « Fraternité » d’Anton Bernolák cessa d’exister au début du 19° siècle et fut remplacée en 1863 par l‘importante organisation « Matica Slovenska ». En 1843 Ľudovit Štúr, une personnalité marquante du patriotisme slovaque érudit, décida de moderniser la langue codifiée par Anton Bernolák. Il s’inspira à cet effet du dialecte parlé dans la Slovaquie centrale, le plus répandu à l’époque, et c’est ainsi qu’est née la langue slovaque littéraire écrite et parlée de nos jours dans toute la Slovaquie par 5,5 millions d‘habitants. Ľudovit Štúr est né le 28 octobre 1815 à Uhrovec, un village situé entre Trenčin et Prievidza, dans l’ouest du pays, dans la maison où, coïncidence curieuse, naquit plus tard Alexander Dubček, l‘inventeur (en 1968, lors du « Printemps de Prague ») du « socialisme à visage humain » Štúr fut la figure la plus importante du mouvement national slovaque. Fils d’un instituteur et pasteur protestant, il grandit dans un milieu de grande rigueur morale. Il quitta son village natal à 13 ans pour étudier au lycée magyar de Györ en Basse-Hongrie. Après des études de philosophie, de philologie et d’histoire de 1832 à 1841, à l’Université allemande de Halle a/d Saale il est nommé professeur au célèbre « Lycée protestant » de Bratislava. Ouvert aux idées libérales, il s’opposa courageusement à l’étatisme grand-magyar dans la Hongrie. suite SPRAVODAJ N°54 Par Iréne et Henri BOQUET, membres de l’Association Amitié Franco-Slovaque, compléte par Vladimir Tabačik
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